Colette Ruch (CH)
falaipa m’ki.ter. tuvoi
vidéo
Depuis fin août 2013, je suis en résistance. Résistance face à la disparition, à l’effacement, à l’oubli, à l’impossibilité de continuer notre travail commun avec Günther Ruch – et cela de différentes manières – entre autres, en réalisant des vidéos. J’ai ensuite réalisé que cette notion de résistance correspondait surtout à la personnalité et à l’œuvre de Günther qui, tout au long de sa vie, a poursuivi un travail et pris des décisions de vie qui démontraient une forme de résistance aux contraintes, aux conventions, aux normes, au trivial, à l’attendu, à la capitalisation de l’art, au poids croissant du marché, à la verticalité, à l’ignorance et au refus de la recherche, de l’expérimentation et de la nouveauté dans l’art, à la dégradation de sa notion, à l’emprise de la technique, etc. J’ai alors décidé de résister à cette impossibilité de travailler avec Günther en montrant différentes formes de sa résistance sous forme de vidéo avec réemploi d’images, de pellicules, d’enregistrement sonores, de photos, etc… en utilisant son propre discours et ma manière de mettre des images en mouvement, de reprendre d’anciens enregistrements (visuels et sonores) en les recomposant, les mixant… Les images et sons sont mis en mouvement avec des vidéos. Dans les ‘poèmes en mouvement’, c’est le son des phrases, l’image des mots qui m’attirent – pas l’histoire qu’ils racontent.
Colette Ruch est artiste, elle vit et travaille à Genève. Dès les années 1970, l’influence de Fluxus se fait ressentir dans son œuvre à travers les films underground, la poésie sonore et virtuelle, le mail art et les esthétiques marginales dans différents médias. Sa collaboration avec Günther Ruch débute avec les films Super 8 dans les années 1970, puis effectue une transition vers des films au format numérique et, enfin, vers la poésie sonore dès les années 2000. Depuis 2013, elle produit des vidéos avec la participation virtuelle de Günther.