Stéphanie Probst (CH)
camera intima
diaporama photographique / voix
Le travail se présente sous la forme d’un diaporama photographique accompagné d’un texte lu, issu des réflexions et témoignages donnés par les participantes lors des prises de vues. Pour ce projet, l’artiste s’interroge avec ses modèles sur le rapport au corps féminin et sur le regard porté sur soi. Elle réalise une série de photographies en studio avec un dispositif dérisoire (sténopé). La lenteur du procédé est propice à l’échange. On prend le temps. Le processus de la rencontre induit la réflexion. La narration se tisse tout au long du projet. Inspirée par les femmes qui découvrent leur propre anatomie par le biais d’un miroir à main, elle postule la beauté en dehors des normes, dans l’acceptation de soi. Les femmes* (toutes personnes s’identifiant comme telles) sont invitées à poser ou prendre des « selfies » intimes, découvrir leur corps à travers ce filtre photographique mais aussi à témoigner et à s’exprimer. Le texte lu qui accompagne le diaporama est co-écrit et co-construit lors des entretiens et contextualise les expériences, les ressentis, les témoignages.
Stéphanie Probst (1986) vit et travaille à Genève. Diplômée Master en Arts visuels en 2011, elle articule sa pratique autour des procédés de photographie alternative (camera obscura) et la microédition. Son processus créatif est profondément lié à la rencontre et à l’échange : ses séries parlent d’identité, de relations sociales, d’intime. Ses portraits sont issus de rencontres qui nécessitent du temps et de la confiance, l’image est créée en collaboration avec ses modèles. Les temps de pose longs, la lenteur inhérente au labo photo, l’imprécision, le flou, les aléas causés par les dispositifs photographiques bricolés sont intégrés pleinement au processus et convoquent l’étrangeté et la rêverie, comme une résistance à la frénésie numérique.