Une sélection de films

Une sélection de films
Ekin Kee Charles

Meet us at the Ridge : 6.0753° N, 116.5588° E
2024, 8 Mins
Vidéo, stéréo

Le film montre une conversation interne d’incertitude et de doute sur la perspective de la foi et de la tradition avec soi-même.

CRÉDITS
Produit par The Han Nefkens Foundation, à l’occasion du Han Nefkens Foundation – Loop Barcelona Video Art Production Grant 2022, en collaboration avec la Fundació Joan Miró; MoCA TAIPEI; ILHAM, Kuala Lumpur; Center d’Art Contemporain, Genève; Art Hub Copenhagen and Inside-Out Art Museum, Beijing.
Propos de l’artiste :
‘’ Il y a un an, la famille de mon père a organisé une cérémonie de Mongukas. Il s’agit d’un événement au cours duquel nous rendons hommage aux membres de notre famille qui sont décédés. Nous étions censés sacrifier un buffle dont la viande était consommée par les membres vivants de la famille et dont la tête était envoyée dans la tombe en guise d’offrande à nos parents décédés. J’ai appris de mes parents que nous n’allions pas accomplir ce rituel, et j’étais en colère contre moi-même parce que je ne pouvais pas contrer ce que mes parents disaient et que je n’avais aucune connaissance de ma propre tradition pour le faire moi-même. Si je regrette de m’éloigner peu à peu de ma culture, je suis encore plus triste d’oublier peu à peu l’esprit de mes ancêtres.’’

 

PEACELAND
2024, 12 Mins
Vidéo, stéréo

Rena, Mina et Joni, des amies sexagénaires à la mode, font de l’auto-stop sur un camion illégal pour faire un long voyage de leur village éloigné jusqu’à la ville. Elles vont acheter des articles ménagers pour le mois et convaincre la fille de Rena de rentrer à la maison.

Propos de l’artiste :
‘’ J’ai grandi à Kota Marudu, un district qui est considéré comme l’un des endroits les plus pauvres de Malaisie. J’ai finalement quitté le village à l’âge de 19 ans. Quand j’étais plus jeune, mon activité préférée avec mes cousins était d’imaginer ce que serait notre vie si nous étions riches. Nous regardions nos YouTubers préférés, rêvant d’une vie fabuleuse et à la mode, à l’image de ce qui était dépeint en ligne. Je me suis donc fixé comme objectif de me réinventer lorsque je serais plus âgée et de déménager dans une grande ville. Aujourd’hui, je travaille et je vis à Kuala Lumpur, réalisant ainsi un rêve que j’avais, celui de fuir le village rural d’où je venais. Mais chaque fois que je consulte Facebook, je vois ma mère et ses amies vivre au mieux et de manière authentique dans une vie que je détestais. Elles vivent une vie dictée par leurs propres conditions. Elles sont tellement sûres d’elles et n’ont besoin de la validation de personne. Ce film est une célébration de ces femmes, une prise de conscience que je les aime et que je veux leur ressembler quand je serai plus âgée.’’

À propos de l’artiste

Ekin Kee Charles est une réalisatrice autochtone de Sabah, en Malaisie. Elle est une descendante de la tribu Kimaragang, une sous-tribu du groupe Kadazandusun Dayak. Ekin a grandi dans une communauté fermée composée de membres de la famille qui ont migré de la région montagneuse intérieure à Kota Marudu, Sabah. Ses œuvres s’articulent autour de la communauté et du mode de vie des habitants de sa ville natale, qu’elle intègre souvent dans ses projets en tant qu’acteurs et membres de l’équipe. Ekin a partagé sa passion pour le cinéma dans le cadre d’ateliers organisés pour les communautés indigènes, non seulement à Sabah, mais aussi dans d’autres régions de Malaisie.