Koondhor Panorama
Septembre 2022
Une proposition de Lhaga Namlha Koondhor
Le Centre d’Art Contemporain Genève présente le deuxième chapitre de son Panorama Suisse, un programme présentant une sélection d’œuvres numériques récemment produites par des artistes suisses, ou vivant en Suisse, qui vise à dresser un panorama des territoires et des formes émergeant de la scène artistique locale. Le commissariat de ce programme mensuel sera assuré par Lhaga Namlha Koondhor.
En tant qu’artiste et commissaire d’exposition interdisciplinaire, la pratique de Lhaga Namlha Koondhor s’étend au travail de commissariat d’exposition, de direction artistique et de programmation musicale. Ses projets, toujours liés à des thèmes lyriques (parasitisme, reproduction, pop et contre-culture), s’articulent à la manière d’une théorie-fiction et d’une mythologie orale. Ils s’appuient sur une approche collaborative, ne se limitant pas à une voix d’auteur dominante, et s’articulent plutôt à travers l’inclusion d’une multiplicité de voix et sont marqués par une compréhension commune.
Née en Suisse, Lhaga Namlha Koondhorvit et travaille actuellement entre Zurich et Shanghai. Également connue sous le nom de Asian Eyez, elle se définit comme curatrice et provocatrice culturelle qui s’emploie à établir des stratégies d’inclusion et à effacer les frontières entre disciplines. Par des moyens innovants, elle fédère son réseau et sa communauté pour créer des interventions artistiques qui vont au-delà des systèmes existants et approfondissent la notion de communité.
Azize Ferizi
1637
2021
10 disparus du 1637.
Po est à la recherche d’une mémoire inventée. Les actes manqués nous poussent à imaginer des séquences qui vibrent maintenant dans notre chair. Comment construire une démarche ancrée dans le présent quand notre attention se focalise sur le doute d’une existence qui semble relever d’un autre voyage spatio-temporel ? Le nombre de chaque seconde qui passe ne comble pas le manque de chaque personne disparue.
Aujourd’hui, 1637 familles Kosovares attendent toujours des réponses sur leurs proches disparus lors de la guerre de 1998-1999 et de ses conséquences. Le code postal 1637, celui de Charmey, à Fribourg, est le lieu où l’artiste a grandi et où Po a été filmé l’été dernier.
Azize Ferizi (*1996) vit et travaille actuellement à New York. Elle est diplômée du Bachelor en Arts visuels de la HEAD – Genève. Elle termine actuellement son Master à la School of Visual Arts, New York. Sa pratique explore principalement la peinture, l’installation et la vidéo.
Le travail d’Azize Ferizi a été présenté à Voiture 14 (Marseille, FR), Waving Home au Limbo (Genève, CH), Nour El Ain Karma International (Zurich, CH), Lemaniana au Centre d’Art Contemporain Genève, Swiss Art Award dans le cadre du Prix d’art Kiefer Hablitzel│Göhner (Bâle, CH) et à Cherish (Genève, CH) pour une exposition personnelle en 2020.
Medjid Sopi
Untitled
2022
À une époque où nous sommes habitués à penser en termes d’images et de références, traiter rapidement ces dernières devient une routine. Les images récurrentes, en particulier, sont rapidement filtrées et activement ignorées, comme les publicités irritantes. Pour les personnes qui passent une majeure partie de leur quotidien en ligne, les images et les vidéos qui sont peu vues ou qui suscitent peu de réactions se chargent d’une sorte de pertinence précieuse.
Medjid Sopi (*1999) vit et travaille à Zurich. Il utilise le compte Instagram @deathh420 depuis 2016. Sur celui-ci, il donne une impression de la dialectique qui peut être créée par le traitement d‘images trouvées. Il emploie des mèmes inutilisés voire indécents et célèbre des personnalités exceptionnelles d’internet qui soit sont pleinement ouverts au fait d’être exposé, soit le subvertissent en raison de leur faible portée. Il montre ce que c’est que de traiter internet comme un site archéologique et, au-delà de l’esthétique homogénéisée, de considérer les images qui ne répondent pas aux critères du courant dominant et sont donc difficiles à catégoriser, comme des trouvailles précieuses. Son travail illustre son amour pour l’ordinaire et l’inconsidéré autant que pour l’extravagant et l’exagéré explicites – un langage visuel qui ne pouvait naître que de l’utilisation mondialisée et quotidienne d’Internet.
Valentina Parati
SPOTTER
2022
L’aéroport est un espace de transition où il n’y a pas de relations sociales et où rien de mémorable ne se produit, mais c’est un lieu personnel caractérisé par un beau moment que l’on passe, seul avec soi-même, à attendre. Mais il y a aussi d’autres espaces : les gens ont l’habitude d’attendre à l’extérieur dans des « non-lieux » où comme dans l’aéroport, ils peuvent observer et contempler les avions de près : les ZONES D’OBSERVATION. Presque comme s’ils étaient à l’extérieur d’un clubou d’une rave, quatre personnages contemplent le son lointain de l’aéroport (un club où aller et venir). Les nuances se perçoivent, par exemple : celles du lieu de rencontre ; d’un endroit où aller après une rave ;d’un lieu de contemplation. Enfin, le spectateur se laisse envahir par le son.
Valentina Parati (*1996, Italie) est une artiste multidisciplinaire installée à Lausanne. Elle est actuellement inscrite au Master Cinéma de l’ECAL/HEAD. Sa pratique s’oriente principalement vers le format film et l’installation vidéo. Ses travaux se concentrent sur la conception de la musique noise et de la club culture comme moyen d’expression. Son approche de la production artistique prend le rôle de DJ ou de chef d’orchestre, comme une manière de transformer les lieux : une mixtape constante, capable d’activer des orchestres, indépendamment du « non-espace ».